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Sur les traces de Montréal, ville fortifiée au XVIIIe siècle
 


Circuit-découverte de sites
archéologiques du Montréal fortifié
Stabilisation et mise en valeur
des vestiges archéologiques du Champ-de-Mars

Travaux été 2010 - été 2011 [document PDF]
Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, né à Toulon en 1682, a été, de 1716 à 1756, ingénieur en chef du roi en Nouvelle-France. Au cours de cette période, il a élaboré les plans et supervisé les travaux de nombreux systèmes défensifs incluant ceux de Montréal et de Québec ainsi que des forts Chambly, Niagara, Saint-Frédéric et Sault-Saint-Louis (Kahnawake). Aujourd’hui, il nous invite à découvrir, grâce au marquage au sol, des vestiges archéologiques de son époque.

 

Saviez-vous
que Montréal
était une ville
fortifiée ?

 

 

 Chaussegros de Léry 

 
 
 
Chaussegros de Léry

Depuis ses débuts, Montréal est défendue par des ouvrages fortifiés. Dès 1688, l’administration coloniale incite ses habitants à construire de nombreux réduits constitués de fortins, redoutes, maisons et moulins fortifiés. Une première palissade de bois est élevée entre 1687 et 1689. En 1712, Louis XIV apporte son consentement à l’édification d’une fortification maçonnée ; le projet est pris en charge en 1716.

La construction des remparts en maçonnerie de pierre, entre 1717 et 1738, donne une impulsion considérable à l'économie de Montréal. En 1744, à la veille de la guerre, des améliorations seront apportées. Symboles d’autorité et gages de sécurité, ceux-ci sont conçus selon les règles de l’art de la fortification qui prennent notamment en compte la topographie du site. Montréal se trouvant sur un terrain plutôt plat, il est facile d’appliquer le principe du flanquement qui veut que toutes les parties de l’enceinte bastionnée soient à la vue des défenseurs. De cette façon, la ville se trouve à l’abri d’un siège en règle, la menace pouvant plutôt venir d’une troupe importante soutenue par une petite artillerie.

 Plan de la Ville de Montréal,10 septembre 1725 par Chaussegros de Léry. Archives nationales (France), no 475B.
 Plan de la Ville de Montréal en 1725
Les trois types de remparts

Tout comme la palissade qui les a précédés, les nouveaux remparts, dont le périmètre est d’environ 3 500 mètres, sont constitués de bastions et de courtines formant 14 fronts défensifs. Haute d’environ six mètres, l’enceinte principale comprend huit grandes portes – certaines avec pont-levis – et huit poternes. Les ouvrages se composent de calcaire cristallin gris et de calcaire schisteux noir. Tous les parements des murs sont revêtus d’un crépi de mortier. L’enceinte adopte un plan de forme irrégulière et se compose de trois types distincts de remparts.

 Les trois types de remparts.
  A   escarpe
  B   mur de soutènement
  C   terre-plein
  D   fossé
  E   contrescarpe
  F   glacis
Outils servant à travailler la pierre
Outils servant à travailler la pierre. Anonyme,
vers 1740. Archives nationales  du Québec.

Du côté du fleuve, où l’attaque ne peut se faire que par bateau, on construit une simple muraille de maçonnerie, surmontée d’un parapet percé de meurtrières, et parfois renforcée d’un mur de soutènement et d’un terre-plein. Du côté de la terre ferme, afin de se protéger contre le tir de canons de petit calibre, on élève une muraille semblable à celle qui donne sur le fleuve mais renforcée d’une banquette qui supporte le chemin de ronde. Un fossé et un glacis y sont aménagés, formant une barrière défensive dont la largeur dépasse 25 mètres.

De nombreux ouvriers travaillent sur le chantier. Les plus importants sont les maçons et les tailleurs de pierre mais on recrute également des charretiers, des charpentiers, des forgerons, des scieurs, des serruriers, des couvreurs et d’autres travailleurs spécialisés. Cependant, ce sont les journaliers qui sont en plus grand nombre. Travaillant avec les soldats, ils sont embauchés par les entrepreneurs-maçons et les autorités qui ordonnent les corvées.

La ville fortifiée du XVIIIe siècle présente un tissu urbain dense. Elle est occupée par de grands édifices appartenant à des communautés religieuses et dotés de jardins murés ainsi que par près de 400 maisons construites entre 1720 et 1780. À la suite de l’adoption, en 1801, de l’Acte pour abattre les anciens Murs et Fortifications qui entourent la Cité de Montréal, on procède au démantèlement des fortifications entre 1804 et 1817. Dégagée de son enceinte, la ville s’ouvre alors sur le fleuve et sur les faubourgs. À compter de 1805, on compte deux fois plus d’habitants dans les faubourgs que dans la ville.

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