Suite à l'ouverture de la Voie maritime du Saint-Laurent en 1959 et au déclin dans la manutention du grain pendant les années 1960, les autorités portuaires cherchent une nouvelle vocation pour le Vieux-Port de Montréal. L'emploi des conteneurs se généralise et offre des nouvelles opportunités pour l'expansion. Mais l'entreposage des conteneurs demande beaucoup d'espace dont on ne disposait pas dans les anciens équipements à l'arrière du port. Afin de créer l'espace nécessaire, on commence en 1971 à remblayer le bassin entre les quais Jacques-Cartier et Victoria (aujourd'hui quai de l'Horloge), ce qui déclenche une controverse.

La population montréalaise craint que le redéveloppement du port nuise à la nouvelle vocation touristique et résidentielle du Vieux-Montréal, déclaré arrondissement historique en 1964. De nombreuses voix s'élèvent pour réclamer une « fenêtre sur le fleuve ». En effet, le site du port devant la vieille ville était le seul terrain public d'envergure pouvant donner accès au fleuve le long des 25 kilomètres de rive occupés par le port. Face à ces demandes, le gouvernement fédéral aménage ses sites de conteneurs ailleurs et s'engage à revitaliser le secteur du Vieux-Port. Établie en 1981, la Société du Vieux-Port de Montréal s'occupe du réaménagement. Dans le cadre de ces travaux, le site est transformé en parc en 1991-1992. Le déblaiement partiel du bassin Bonsecours permet de redécouvrir les contours des quais et de créer une île qui intègre les vestiges de la jetée centrale autrefois liée à un silo. En hiver, le bassin sert de patinoire ouverte au grand public.