Le 19 avril 1785, Gabriel Cotté passe chez le notaire Pierre Mézière afin de déposer un contrat de société qu'il a signé avec William Grant et Alexander Shaw à Michillimakinac l'année précédente. Cotté et Grant sont associés dans le commerce des fourrures depuis 1782 et la nouvelle entente permet à Shaw, leur commis, d'adhérer à la société et d'y être traité d'égal à égal. Un mois plus tard, Cotté expédie dix canots aux pays d'en haut : quatre sont envoyés par la société à la rivière du Pic et sont chargés de 2 000 £ de marchandises. Les six autres transportent des marchandises valant 3 000 £ et sont destinés à Michillimakinac. Ces six canots ne voyagent pas au nom de la compagnie, mais au nom personnel de Cotté. En 1778, Cotté avait acheté une grande maison de pierre avec une cave voûtée et un magasin sur la rue Saint-François-Xavier. En 1785, il y réside avec Angélique Blondeau, son épouse depuis 1783, et son fils issu d'un premier mariage.
Né à Kamouraska, Cotté s'intéressa au commerce des pelleteries dès le début des années 1760. Avant son second mariage, c'est au poste de traite de Michillimakinac qu'il veille surtout à la bonne marche de ses activités commerciales. Après son mariage en 1783, Cotté partage son temps entre Michillimakinac et Montréal. Il est membre fondateur du Beaver Club en 1785. Quant à sa femme, elle est issue d'une illustre famille de marchands qui participaient aussi au commerce des fourrures (son frère Maurice avait été associé avec Cotté pendant quelques années). Pendant les douze ans que durera leur union, Angélique Blondeau se sera sûrement habituée aux longues absences de Cotté. Devenue unique responsable de ses trois filles après le décès de Cotté en 1795, elle leur assurera un bon avenir : deux de ses filles se marieront avec des grands marchands, Jules-Maurice Quesnel et François-Antoine Larocque. Vers la fin de sa vie, Angélique Blondeau s'occupera d'oeuvres charitables, créant la Société des Dames de la charité en 1827 et l'Orphelinat catholique de Montréal en 1832. |