Toujours célibataire en 1785, le négociant Simon McTavish loue, semble-t-il, une maison sur le côté ouest de la Place d'Armes (site actuel de l'édifice de la Banque nationale). Bien que Benjamin et Joseph Frobisher soient les dirigeants de la Compagnie du Nord-Ouest, McTavish est devenu une personne importante dans l'entreprise. À partir de 1786, il occupera la maison nouvellement construite par Richard Dobie sur la rue Saint-Jean-Baptiste : pendant neuf ans à titre de locataire, mais dès 1795 comme propriétaire. Cette résidence sera plus proche des magasins et des entrepôts de la compagnie, dont le lieu d'affaires se trouve à l'angle des rues Saint-Gabriel et Sainte-Thérèse.
Fils d'un soldat écossais, Simon McTavish est débarqué à New York où il faisait un apprentissage en commerce pendant les années 1760. À partir de 1771, il s'engageait dans le commerce des fourrures pour son propre compte, surtout dans la région de Détroit et Niagara. Mais en 1776, à la suite de l'Acte de Québec (celui-ci étendait les frontières de la province de Québec pour englober le territoire au sud des Grands Lacs jusqu'à la rivière Ohio), il arrivait à Montréal, convaincu de l'importance de cette ville comme porte d'entrée pour les marchands commerçant au sud et à l'ouest. En 1779, il s'associait avec d'autres marchands - la Compagnie du Nord-Ouest embryonnaire - afin d'avoir la main haute sur le commerce du Nord-Ouest. En 1783 les associés organisaient de manière plus formelle leurs activités en créant la Compagnie du Nord-Ouest. En 1787, à la suite du décès de Benjamin Frobisher et grâce à sa nouvelle association avec Joseph Frobisher, McTavish deviendra chef de l'entreprise. Selon quelques estimations, Simon McTavish sera, vers la fin du XVIIIe siècle, le marchand le plus important de Montréal, voire de la province. On le dénommera « le grand marquis ».
Sa femme Marie-Marguerite Chaboillez, fille d'un marchand de fourrures, n'aura que dix-huit ans en 1793 lors de son mariage avec le grand négociant Simon McTavish qui, agé de 43 ans, aura tardé à se marier. Durant les prochaines 11 années, Marie-Marguerite s'occupera de ses quatre enfants. En 1804, les McTavish entreprendront la construction d'une énorme résidence sur le flanc du mont Royal, en haut de l'actuelle rue McTavish, mais McTavish lui-même n'y habitera jamais : il décédera au mois de juillet à l'âge de 54 ans. Lors du décès de McTavish, Marie-Marguerite subira toujours le contrôle de son mari qui, par son testament, aura stipulé que ses enfants devront être éduqués en Grande Bretagne. Ainsi afin de garder contact avec ses enfants, Marie-Marguerite devra s'y établir. |