En 1849, l’avocat Charles-Séraphin Rodier vit avec son épouse, Marie-Louise Lacroix, et ses enfants dans sa maison de la rue Saint-Antoine. Après une carrière dans le commerce et une première participation à la politique municipale, Rodier occupe la fonction de commissaire du Havre. Grand spéculateur, il est notamment propriétaire du prestigieux hôtel Rasco. Il occupe aussi le poste de major dans la milice montréalaise.
Fils du forgeron Jean-Baptiste Rodier et de Julie-Catherine Le Jeune, Charles-Séraphin naquit à Montréal dans le quartier Saint-Joseph. Il fréquenta le collège de Montréal en 1809-1810. À 19 ans, il ouvrit une boutique de nouveautés sur la rue Saint-Paul, avant de se lancer dans le commerce de gros. Ses affaires l’amenèrent à effectuer une quarantaine de voyages en Europe dans le but de s’approvisionner en marchandises à meilleur coût. À l’aise financièrement, il se retira du commerce vers 1836.
Rodier commença des études en droit et fut admis au barreau en 1841. Il exerça peu la profession. Il investit plutôt son temps et son argent dans toutes sortes de spéculations notamment dans le domaine foncier. Il fut par ailleurs élu conseiller de la ville de 1833 à 1836, moment où la première charte municipale de Montréal fut en vigueur. Alors que l’ancien système des juges de paix fut brièvement rétabli, Rodier fut choisi pour être l’un d’eux.
Rodier sera élu maire de Montréal de 1858 à 1862. Son administration sera marquée par des événements majeurs : le premier système de transport public sera mis en place, le Palais de Cristal sera terminé et surtout le pont Victoria, prouesse de l’ingénierie, sera achevé et inauguré par le prince de Galles en 1860. Montréal connaîtra aussi une grave crise à la fin de son mandat; une inondation submergera un quart de la Ville en 1862. Cette même année, Rodier deviendra par ailleurs lieutenant-colonel du 7e bataillon de la milice de Montréal. À compter de 1867, il sera membre du Conseil législatif du Québec.
Tout au long de sa vie, il contribuera à des œuvres charitables. Il fera entre autres construire un orphelinat sur la place Richmond en 1872-1873 pour les sœurs grises. Il décèdera à Montréal en 1876 laissant dans le deuil son épouse et deux enfants encore vivants. |