En 1825, Horatio Gates est à la tête d’une importante entreprise commerciale, Horatio Gates & Company, qui compte aussi dans ses rangs son neveu Nathaniel Jones et Charles Bancroft. En relation avec des marchands québécois et américains, Gates et ses associés brassent de grosses affaires. Ils participent à l’importation notamment de tissus, de beurre, de tabac et de thé et à l’exportation principalement de blé, de farine, de porc et surtout de potasse dont ils sont alors les plus grands expéditeurs. Gates est administrateur de la Banque de Montréal et de la Banque du Canada, établissements qu’il a contribué à fonder en 1817 et 1818 et dont il deviendra président en 1826. Il est également membre du conseil d’administration du Committee of Trade. Il possède quelques emplacements dans la ville dont un lot sur la rue Notre-Dame où se trouve sa résidence qu’il partage avec son épouse, Clarissa Adams, et leurs enfants. Cette année-là, il participe avec John Molson à la mise sur pied du théâtre Royal dont l’ouverture officielle a lieu le 21 novembre.
Fils de Benjamin Gates, Horatio naquit à Barre dans l’état du Massachusetts. Il arriva vraisemblablement dans la région montréalaise au début des années 1800, alors qu’il servait d’intermédiaire à des marchands américains dans la vente de produits agricoles en provenance du nord-est des États-Unis. La guerre de 1812 contre les Américains devint pour lui une occasion en or de s’enrichir. Par l’entremise de ses associés américains, il contribua à nourrir les troupes britanniques stationnées dans les Canadas. Ce commerce interlope comme le refus de Gates de prêter serment d’allégeance à la Couronne britannique au début de la guerre allaient longtemps éveiller des soupçons chez certains contemporains notamment des partisans patriotes. Ceci n’empêcha toutefois pas Gates de faire une prolifique carrière dans le commerce et la finance montréalaise.
Gates entretiendra toute sa vie des relations avec des homologues américains avec qui il discutera des conditions du commerce dans les Canadas et avec qui il fera des affaires. Un peu pour cette raison, il s’intéressera constamment aux projets visant l’amélioration des transports maritimes puis ferroviaires. Il occupera par ailleurs des postes administratifs nommés. Il sera notamment membre du Conseil législatif à compter de 1833. Il participera également à l’administration d’institutions à caractère social et culturel comme la Maison d’industrie. Il décèdera en avril 1834 d’une attaque d’apoplexie. |