En 1825, Joseph-Athanase Normandeau, maître orfèvre, réside avec son épouse Thérèse Deleigne et leurs quatre enfants dans leur nouvelle maison en pierre de taille de trois étages située du côté sud de la rue Saint-Paul, près de la rue Saint-Vincent. Normandeau loue en fait au marchand Eustache Prévost la moitié de la maison et établit sa demeure ainsi que sa boutique et son atelier d'orfèvrerie dans l'autre moitié de l'immeuble. Selon le recensement de 1825, le ménage Normandeau-Deleigne compte non seulement la famille immédiate, mais aussi trois autres individus, vraisemblablement un apprenti ou un compagnon et deux domestiques. Normandeau possède quatre autres maisons et emplacements dans la ville.
Fils de l'huissier Athanase Normandeau et de Marie-Anne Caquerel dit Jolibois, Joseph A. Normandeau naquit à Varennes vers 1773. Venu s'installer à Montréal, peut-être pour son apprentissage, il épousa le 5 novembre 1804, Thérèse Deleigne, originaire de Lavaltrie, fille de Jean-Baptiste Deleigne, aubergiste, et de Geneviève Piette.
En tant que maître orfèvre, Normandeau vendait certainement de ses oeuvres, tels que des coutelleries ou divers plats de service en argent, aux résidants les plus nantis de Montréal, sans compter sa clientèle ecclésiastique. Malheureusement, aucun de ces articles ne fait aujourd'hui partie des collections des musées. Par contre, nous savons qu'il vendait aussi, et peut-être davantage, ses produits à des marchands. Dans la tradition de Robert Cruickshank, Normandeau fournissait des parures de toutes sortes, comme des colliers, des bagues et des épinglettes à des marchands participant à la traite des fourrures notamment à Évangéliste Saint-Germain, du lac des Deux-Montagnes. Au fil des ans et de la bonne marche de ses affaires, Normandeau investit dans l'immobilier.
Approchant la soixantaine en 1830, Normandeau sera encore bien actif. Lorsqu'il louera au marchand Nicolas Reimel le magasin du côté sud-est de sa maison rue Saint-Paul, il se réservera « un rang de vitres dans la fenêtre du dit magasin pour y exposer des ouvrages d'orfèvre avec le droit de vendre au comptoir les dites ouvrages d'orfèvre quand bon lui semblera ». Joseph A. Normandeau décèdera à l'été 1832. Son épouse le rejoindra douze ans plus tard.
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