En 1849, Jean Bruneau, marchand en gros de dry goods (tissus, mercerie et peut-être autres produits), est le propriétaire-occupant de deux immeubles adjacents donnant sur les rues Saint-Joseph (aujourd’hui Saint-Sulpice) et Notre-Dame; il tient son commerce dans son magasin de la rue Saint-Joseph et loge dans les étages supérieurs de sa maison-magasin rue Notre-Dame. Exceptionnellement cette année-là, il loue le magasin au rez-de-chaussée de ce dernier bâtiment. Il possède depuis peu une ferme nommée Oregon située sur le chemin du Bas Lachine. Il s’agit peut-être d’une maison de campagne où Bruneau passe ses journées de repos en compagnie de son épouse, Maria Eliza Seymour, et de leurs enfants. Il dispose aussi de quelques emplacements contigus rue Saint-Antoine sur lesquels il a fait ériger récemment six maisons en pierre et leurs dépendances.
La première mention retrouvée confirmant la présence de Jean Bruneau à Montréal est un bail, passé en janvier 1828, dans lequel il louait une maison en pierre de deux étages rue Saint-Paul. Il se disait alors marchand au détail de vêtements. En 1829, il devenait partenaire de Marie-Élise Rodier, épouse de Charpentier. Bruneau s’occupait de la gestion du commerce et les Charpentier tenaient la boutique. L’association dura deux mois et demi. Entre 1828 et 1845, Bruneau loua au moins huit maisons ou magasins, généralement plus d’un à la fois, tous rue Saint-Paul dans le secteur du Vieux Marché. C’est au début de la décennie 1840 qu’il se lança dans le commerce en gros. Il fournissait en marchandises principalement des commerçants des régions de l’Outaouais et de la Montérégie ainsi que du Haut-Canada. En 1843, il occupait la fonction de marguillier-comptable pour la paroisse Notre-Dame de Montréal.
À son décès en 1863, il possèdera une vingtaine d’immeubles mais laissera une succession déficitaire. |