En 1895, Edward Black Greenshields s’active afin de promouvoir et de défendre les intérêts de son industrie auprès des gouvernements. Il entreprend entre autres une campagne pour défendre une politique tarifaire favorable à l’industrie textile et aux manufacturiers de chemises et il lutte contre la corruption gouvernementale. Il est à ce moment le directeur de la S. Greenshields, Son & Company, l’entreprise familiale spécialisée dans le commerce de tissus et d’articles de mercerie (dry goods). Il siège aussi sur plusieurs conseils d’administration d’importantes entreprises canadiennes, dont la Banque de Montréal et la Grand Trunk Pacific Railway Co. Il habite dans une élégante maison de la rue Peel dans le Golden Square Mile à Montréal et son entreprise a pignon sur rue au Square Victoria dans le Vieux-Montréal.
Le père et le grand-père d’Edward Black Greenshields, John et Samuel Greenshields, fondèrent en 1833 la maison de commerce Samuel Greenshields & Son. Licencié ès arts, Edward Black Greenshields fit école dans l’entreprise familiale dès 1869. Il en devint le directeur en 1888, puis le président en 1903. Tandis que l’entreprise prenait de l’envergure sous sa gouverne, il se détourna des affaires dès 1900 pour assouvir sa passion pour le voyage, la culture et les arts. Il collectionna les oeuvres d’art et son érudition le mena à rédiger deux des premiers grands ouvrages critiques canadiens sur l’art européen. Épousant une vison traditionnelle de l’art et de la société, il rejeta l’impressionnisme au profit de l’école de La Haye dont les oeuvres, plus près de ses préoccupations d’homme d’affaires, proposaient à travers leurs sujets bucoliques l’idéal d’une société stable exempte de conflits sociaux.
Edward B.Greenshields consacrera les dernières années de sa vie à ses activités intellectuelles et à soutenir la cause de l’éducation. De 1887 à 1917, il siègera au conseil d’administration de l’Université McGill qui lui décernera, en 1910, un doctorat honorifique en droit. Il décèdera à Montréal en 1917. |