En 1849, Louis Boyer est marchand dans le secteur de l'alimentation, un secteur qui connaît alors une expansion importante. Son entreprise, connue sous le nom Vallée & Boyer, est située sur la place d'Youville, près de la rue Saint-François-Xavier. C'est elle qui permet à Boyer d'édifier sa fortune qu'il investit systématiquement dans l'achat de propriétés foncières. Il devient ainsi l'un des plus grands propriétaires fonciers et immobiliers montréalais. Boyer se distingue aussi sur la scène publique en étant administrateur honoraire de la Banque d'Épargne de la Cité et du District de Montréal depuis sa fondation en 1846, marguillier de la paroisse Notre-Dame et membre du Bureau de commerce.
Louis Boyer est né à Montréal en 1795. Ses débuts sont toutefois obscurs. Il semble qu'il ait fait partie des maçons qui construisirent le canal Rideau et la prison de Kingston en Ontario. En 1829, il est cependant de retour à Montréal et exerce le métier de marchand de lard. Ambitieux, il s'associe en 1832 à Joseph Vallée, Fleury-Théodore Serre dit St-Jean et Philippe Turcot père, tous « marchands de lard, de pelleteries et autres objets ».La société, qui poursuit ses activités jusqu'en 1842-1843, possède dès ses débuts une succursale à Québec.
En 1856, Boyer s'associe de nouveau et il fonde Boyer & Hawley Provision and Fur Merchants. Quelques années plus tard, c'est plutôt sous la bannière Louis Boyer & Fils qu'il fait des affaires. Il ne cesse toute activité économique que deux ans avant son décès. À sa mort en 1870, la succession Boyer, qui possède entre autres 21 lots urbains dont les 38-42, rue Notre-Dame Ouest et 133, rue de la Commune Ouest actuels, et 104 actions de la Banque Jacques-Cartier, est évaluée à plus de un million de dollars, ce qui fait du maçon, marchand et homme d'affaires un exemple de mobilité sociale ascendante remarquable. |