En 1895, Sir William Cornelius Van Horne occupe le poste de président de la Compagnie du chemin de fer Canadien Pacifique depuis 1888. Il est aussi Chevalier commandeur de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges. Homme très riche, il habite une grande résidence sur la rue Sherbrooke à Montréal.
Van Horne est né aux États-Unis (Illinois) en 1843. Son père décéda alors qu’il n’avait que 11 ans et il dut dès lors travailler à plusieurs petits emplois pour aider sa famille. En 1862, il fut engagé comme préposé aux billets au Chicago & Alton Railroad à Joliet (Illinois), son lieu de résidence. Il gravit rapidement les échelons et fut nommé surintendant divisionnaire. En 1872, il devint surintendant général d’un chemin de fer en difficulté, le St-Louis Kansas City & Northern, qu’il s’empressa de rentabiliser. En 1877, il fit de même avec le Southern Minnesota, mais cette fois-ci il se hissa à la présidence de la compagnie. En 1880, il se retrouva à la surintendance d’un plus gros chemin de fer, le Chiacgo, Milwaukee & St-Paul Railroad.
L’année suivante, Van Horne fut approché par James Jerome Hill avec lequel il avait déjà eu des contacts. Hill venait de signer un gros contrat avec le gouvernement du Canada pour la construction du chemin de fer du Pacifique et avait songé à confier la direction de la construction à Van Horne. Ce dernier accepta et assura la direction générale de la construction du chemin de fer à partir de janvier 1882. Il s’installa alors à Montréal, même s’il devait fréquemment faire de longs voyages vers les différents chantiers. Homme intransigeant, il avait une réputation de « despote ». En 1885, le transcontinental était terminé et Van Horne était élu au conseil d’administration de la compagnie. Rapidement on lui confia la vice-présidence en plus de la direction générale. En 1888, à la suite du départ de George Stephen, Van Horne accéda à la présidence de la compagnie. Le chemin de fer terminé, il fallait le rentabiliser et Van Horne s’assura de la mise en place de vastes réseaux où s’intégraient, entre autres, terres forestières et agricoles, minoteries, élévateurs à grain, services de messageries et services pour passagers et touristes (hôtels).
Van Horne sera à la tête du Canadien Pacifique jusqu’en 1899, mais demeurera président du conseil d’administration jusqu’en 1910. Bien que la majeure partie de ses activités auront été consacrées au chemin de fer, Van Horne participera et investira dans plusieurs autres sociétés dont la Laurentide Paper Company et la Royal Trust Company.
Amoureux des arts, il consacrera une bonne part de sa fortune à l’acquisition d’oeuvres d’art. À l’instar de plusieurs hommes d’affaires très bien nantis de son époque, il contribuera à des hôpitaux, à des galeries et à des parcs publics. Peu attiré par la politique, Van Horne ne s’engagera pas vraiment dans cette arène. En 1911, cependant, il luttera farouchement contre l’entente de libre-échange avec les États-Unis. Il décédera à Montréal en septembre 1915 et sera inhumé chez lui en Illinois et son corps sera transporté par un convoi spécial du Canadien Pacifique. |