En 1725, à l'âge de 49 ans, François-Marie Bouat occupe le plus important poste au sein de l'administration civile de Montréal : depuis 1716, il exerce les fonctions de juge royal au civil et au criminel pour la juridiction de Montréal. Mais la fonction de juge n'est pas très lucrative et Bouat n'éprouve aucun scrupule à la combiner avec la carrière qu'il exerce depuis toujours: celle de marchand de fourrures. En dépit des interdictions que Louis XIV lui a imposées en 1720, il poursuit ses activités commerciales en société avec le négociant Charles Nolan dit Lamarque. Bouat a convolé en deuxièmes noces avec Agathe Legardeur de Repentigny en 1723 et le couple réside dans une maison de pierre à l'angle sud-ouest des rues Notre-Dame et Saint-François-Xavier avec leur fils et quatre des enfants de Bouat nés pendant son premier mariage.
Fils du cabaretier Abraham Bouat, François-Marie s'intéressait très jeune au commerce et en 1695, à l'âge de 19 ans, il était condamné pour trafic d'alcool. Pendant la décennie suivante, il menait la vie de coureur de bois faisant la traite des fourrures dans les pays d'en haut à l'encontre de l'édit du roi interdisant ce commerce. Il se mariait avec Madeleine Dumont à Québec en 1700 et le couple eut treize enfants dont sept décédèrent en bas âge. En 1709, Bouat fut nommé au poste de lieutenant du prévôt de la maréchaussée de Montréal, chargé d'assurer l'ordre public à Montréal. Les nominations de lieutenant particulier au tribunal (assistant au juge royal) et lieutenant-général (juge royal) s'ensuivirent en 1711 et 1716 respectivement. Par le mariage de sa sœur Marguerite avec le négociant rochellais Antoine Pascaud, Bouat s'affiliait à une des plus importantes familles impliquées dans le commerce au Canada. Il en profita autant pour conserver son poste de juge que pour encourager son commerce. Il décédera en 1726 à l'âge de 50 ans. |