La mairie de Montréal est occupée en 1915 par Médéric Martin. Il n’occupe ce poste que depuis un an, mais il laisse déjà sa marque comme étant un maire qui n’hésite pas à montrer avec éclat le prestige lié à sa fonction. Maire très populaire, voire populiste, son administration est toutefois déjà entourée d’une légère odeur de scandale : pot-de-vin, favoritisme, obstruction sont au menu.
L’élection de Médéric Martin à la mairie en 1914 mettait fin à la tradition d’alternance en place depuis l’incorporation de la ville qui faisait que le poste de maire était occupé tour à tour par un francophone et un anglophone. Propriétaire d’une manufacture de cigares, Médéric Martin avait été élu député de Sainte-Marie, son quartier d’origine, à la Chambre des Communes en 1906 et occupera ce poste jusqu’en 1919 alors qu'il sera nommé au Conseil législatif pour la division d'Alma. Il fut échevin du quartier Papineau à Montréal de 1906 à 1910 et de 1912 à 1914.
Médéric Martin occupera sans interruption le poste de maire jusqu’en 1924 puis fera un bref retour de 1926 à 1928. En 1918, le gouvernement provincial obligera la ville de Montréal à annexer la très endettée ville de Maisonneuve et Lomer Gouin imposera une tutelle à Montréal. En 1921, la commission administrative formée par Gouin ne dirigera plus la ville et cette dernière sera dotée d’une nouvelle charte.
Dans la nuit du 3 au 4 mars 1922, l’Hôtel de ville sera détruit par un incendie. Parce que les coffres de la Ville seront vides, Martin devra quémander de l’argent au gouvernement québécois pour reconstruire l’immeuble. Le maire n’obtiendra pas d’argent, mais aura la permission d’emprunter 1,5 milliards de dollars. En 1928, Médéric Martin devra affronter un jeune candidat à la mairie, Camillien Houde, issu du même quartier ouvrier et aussi populiste que lui. Durant la campagne électorale, la réputation du maire, déjà entachée, sera écorchée de toutes parts et Houle remportera la victoire. Médéric Martin ne quittera pas complètement la vie politique et continuera de siéger comme conseiller législatif. Il décédera en juin 1946 à Pont-Viau (Laval).
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