Le 17 mai 1642, Louis Prudhomme débarque à Montréal avec les autres premiers Montréalistes. Prudhomme se distingue des autres colons par sa profession. Entouré de gentilshommes, de dames pieuses, de charpentiers, de menuisiers et de laboureurs, Prudhomme est brasseur de bière. Il se démarque aussi par le fait qu'il est un des rares colons de la première heure qui s'éteindra à Montréal à un âge avancé.
Après avoir habité le fort en communauté avec les autres colons pendant quelques années, Prudhomme reçoit en 1650 une concession de terre située à l'ouest du Vieux-Montréal. La même année, il épouse Roberte Gadois, fille de Pierre Gadois, arrivé à Ville-Marie peu après la fondation du poste. Contrairement à de nombreux pionniers, Prudhomme ne recevra pas d'emplacement dans l'espace que Maisonneuve réserve pour la ville, soit le Vieux-Montréal actuel. Sa conjointe, Roberte Gadois, aura toutefois une part d'un tiers de la première terre concédée à Montréal, située à l'ouest de la rue Saint-Pierre.
Les Prudhomme, les Gadois et quelques autres font partie du cercle privilégié des premières familles de Ville-Marie qui se tailleront une place intéressante dans la structure économique et sociale de la ville. Prudhomme sera lui-même marguillier et capitaine de milice. Un de ses fils sera forgeron, une des activités artisanales les plus profitables à l'époque, alors que l'autre se lancera dans le commerce. Ses filles épouseront des chirurgiens ou des armuriers. Prudhomme survivra aux premières années difficiles de Montréal et mourra en 1671. |