En 1849, Louis-Michel Viger est président à vie de la Banque du Peuple, seigneur de Repentigny, député de Terrebonne et il occupe le poste de receveur général au Conseil exécutif du Canada-Uni. Il démissionne toutefois de ce poste à la suite de l’incendie du parlement de Montréal et à l’établissement de ce dernier à Toronto. Il réside avec sa seconde épouse Aurélie Faribault, fille de Joseph-Édouard Faribault, veuve de Charles Saint-Ours et seigneuresse de L’Assomption et du fief Bayeul, dans sa demeure située rue Bonsecours à Montréal.
Né en 1785, Louis-Michel Viger était le septième enfant de Louis Viger et de Marie-Agnès Papineau. L’amélioration considérable de la condition sociale et financière de son père, de simple forgeron lors de son mariage en 1767 il était devenu maître de forges 15 ans plus tard, permit au jeune Louis-Michel de suivre son cours classique au collège Saint-Raphaël de 1796 à 1803. C’est à cette époque qu’il se lia d’amitié avec son cousin Louis-Joseph Papineau avec qui il étudia. Désirant devenir avocat, Viger entreprit un stage comme clerc dirigé par son cousin Denis-Benjamin Viger. Il fut admis au barreau le 5 juin 1807.
Louis-Michel Viger commença à exercer brillamment sa profession d’avocat. Tout comme son cousin Louis-Joseph Papineau, il s’initia rapidement à la politique. Les menaces d’invasion américaine reléguèrent cependant sa carrière et ses préoccupations sociales et politiques au second plan. Enrôlé dans la milice montréalaise, il obtint les grades de lieutenant et de capitaine. À la fin des hostilités, il reprit avec succès sa carrière d’avocat. Il prit pour associé en 1822 son cousin Côme-Séraphin Cherrier. En juillet 1824, Viger épousa Marie-Ermine Turgeon, fille de Louis Turgeon, conseiller législatif et seigneur de Beaumont, avec qui il eut quatre enfants.
Membre du Parti canadien, Viger se présenta comme député de Chambly en 1830 où il fut élu avec Frédéric-Auguste Quesnel. Il cessa la pratique du droit et devint un ardent défenseur des idées de Papineau. Parallèlement, en 1835, il s’associa à un groupe de marchands en relation avec le Parti patriote pour créer une alternative à la Banque de Montréal qui contrôlait alors la distribution du crédit au Bas-Canada. Ce groupe voulait former une nouvelle banque qui fournirait les capitaux nécessaires au développement des activités commerciales et industrielles canadiennes-françaises. Viger et Jacob De Witt devinrent les principaux promoteurs du projet. Ils formèrent une société en commandite, la Viger, De Witt et Compagnie, connue aussi sous le nom de la Banque du peuple. Malgré une association davantage pressentie de la Banque du Peuple au mouvement révolutionnaire, l’établissement survécut aux rébellions et connut une expansion marquée durant les années 1840.
Après deux séjours en prison lors des rébellions et le décès de sa première épouse, Louis-Michel Viger se consacra aux affaires sans toutefois cesser de participer aux discussions politiques ayant cours au Bas-Canada. Il s’opposa ainsi à l’acte d’Union. Dans la décennie 1840, il fut député de Nicolet puis de Terrebonne.
Louis-Michel Viger occupera un poste de député jusqu’en 1854 dans la circonscription de Leinster. Il décèdera vraisemblablement d’une paralysie du cœur en mai 1855 au manoir seigneurial de Saint-Ours à L’Assomption. |