Établis dans la ville depuis 1692, les récollets possèdent en 1725 un terrain de 1,6 hectares à l'extrémité ouest de la ville face à la rue Notre-Dame (site plus ou moins défini par les lots qui se trouvent sur les rues Sainte-Hélène, des Récollets et Lemoine). Le terrain était plus grand auparavant, mais il y trois ans la communauté a morcellé en cinq lots la partie de son terrain qui se trouvait sur la rue Augustine (McGill). L'ensemble conventuel des récollets est situé proche la rue Notre-Dame et prend la forme d'un carré dont les côtés nord, ouest et sud comportent la résidence et le côté est, l'église, le tout ayant été construit en pierre entre 1703 et 1713. Les récollets disent la messe, confessent les pénitents, pourvoient aux besoins des malades et, surtout, servent d'aumôniers auprès des troupes françaises.
À la suite de la Conquête, les récollets devront se soumettre à une lente désintégration de leur communauté. Bien que le gouverneur Murray les estimera pour leur « obéissance parfaite », il leur sera interdit de recruter de nouveaux membres. À partir de 1768, ils devront partager leur église avec les congrégations protestantes et en 1796 l'évêque ordonnera la sécularisation des biens des récollets quelques semaines avant que les troupes britanniques ne transforment l'ensemble conventuel en casernes. Louis Demers, le dernier supérieur récollet à Montréal, continuera à vivre à côté de l'église dans une chapelle convertie en logement jusqu'à son décès en 1813. |