En 1965, la Canadian Pacific Steamship Company n’est pas loin d’un changement radical. L’époque des paquebots transatlantiques achève, due à la domination du marché par le trafic aérien. Mais en même temps, l’ère des navires à conteneurs est sur le point d’émerger.
Sur le plan des marchandises, la CPSS avait lancé sa troisième série composée de huit cargos Beaver entre 1946 et 1952, offrant le service habituel vers l’ouest de l’Europe à partir des hangars 7, 8, 10. Puis, entre 1961 et 1965, la CPSS remplace à nouveau cette flotte avec cinq nouveaux cargos Beaver. En 1968, le virage se fera et, soudainement, le premier d’une flotte de bateaux géants à containeurs sera commandé, trop gros pour accoster au Quai King Edward, d’où la raison de l’exode vers l’est du port et la fin des hangars.
Du côté des paquebots, la CPSS est fort bien servie par une flotte moderne de trois Empress inaugurés entre 1956 et 1961 (Empress of Britain, England, Canada). Ce sont les trois plus gros paquebots à desservir Montréal, à 640 pieds (195m) de long et 25 500 tonnes, voire 650 pieds (198m) et 27 000 tonnes pour l’Empress of Canada. Mais déjà l’impossibilité de compétitionner les lignes aériennes amène la CPSS à vendre l’Empress of Britain en 1963.
En 1965, 351 000 voyageurs transatlantiques prennent l’avion, contre seulement 26 000 par bateau. Après l’Expo-67, l’Empress of England partira, et en 1972, la CPSS décidera enfin d’abandonner la partie, mettant fin à une longue histoire glorieuse de dessertes voyageurs remontant à 1891. À la toute fin, et trop tard, le hangar 10 sera transformé en Gare maritime Louis Joliet, très moderne et accueillante, en 1966-1967. Elle ne durera pas longtemps. |