En 1965, la reine de l’Atlantique, la Cunard Steamship Company, est une société en crise. L’aviation fait des ravages sur le bilan financier de la compagnie, qui perdait 8000 livres sterling par jour avec ses transatlantiques géantes, la Queen Mary et la Queen Elizabeth. La desserte du Saint-Laurent, avec ses quatre magnifiques paquebots modernes (Saxonia, rebabtisé Carmania, Ivernia, Carinthia, Sylvania), inaugurés entre 1954 et 1957, offrent un excellent service aux hangars 2 et 3, les hangars utilisés par la Cunard depuis 1922. Mais des décisions s’imposent bientôt.
La Cunard est sortie de la guerre avec un seul paquebot canadien intact, l’Ascania, avec laquelle elle reprend la desserte montréalaise en 1948. Elle décide enfin de rehausser son service et de créer une troisième flotte canadienne, les quatre vaisseaux lancés à partir de 1954. La Canadien Pacifique Steamship Co. répond immédiatement en reconstruisant sa flotte et la bonne vieille compétition repart à nouveau.
Mais face aux pertes dues à la chute drastique des voyageurs ainsi qu’à la montée rapide des coûts de main-d’oeuvre, la Cunard décidera de mettre fin à tous ses transatlantiques. En mai 1967, les deux immenses Queen sont retirés de service sur le parcours à New York, mais les quatre vaisseaux Canadiens reçoivent un bref sursis grâce à l’Expo-67. Ironiquement, le Port reconstruit le hangar 5 pour en faire une belle et moderne Gare maritime Iberville, inauguré en mai 1967. Mais c’est trop tard, et une fois la saision terminée, les paquebots Cunard ne reviendront plus. |