La White Star Steamship Company est le compétiteur britannique le plus farouche de la Cunard, la reine des océans. À Montréal toutefois, elle fait face à un autre compétiteur important, le Canadien Pacifique. Elle leurs dispute le marché canadien grâce à une flotte d’une dizaine de paquebots, dont le Megantic et le Laurentic, les deux réguliers, construits en 1910 et 1927 respectivement. En 1929, grâce à des paquebots plus gros que deploie la Cunard, la White Star réussit à transporter autant de voyageurs mais avec seulement 32 voyages contre les 40 du compétiteur. Malgré ce succès, la White Star a des problèmes financiers non résolus depuis le désastre du Titanic.
L’entrée à Montréal de la White Star se fait en 1902, grâce à une grande fusion de six sociétés maritimes effectuée par le puissant financier new yorkais J.P. Morgan, avec la White Star en tête. Localement, c’est la Dominion Steamship Company, remontant à 1872, qui est acquise et la desserte montréalaise s’appelle dès lors la White Star-Dominion Line. Au moment de la fusion, le Canada assurait la desserte Montréal-Liverpool pour la Dominion Line, continuant jusqu’en 1926, au hangar 4. Mais après la fusion, treize autre paquebots de la famille White Star passent par les hangars 4 et 6 (Teutonic, Doric, Canopic, Vedic, Calgaric, Albertic, Columbic, Zeeland, Poland, Regina, Manxman), en dehors des deux réguliers (Megantic, Laurentic), sans parler de quelques cargos White Star. Tous ces paquebots servent à expédier des quantités de marchandises et de blé en Europe.
La fin arrive rapidement. Avec la chute drastique du nombre de passagers et de caisses à transporter, le consortium White Star passe à la faillite en 1934 et est absorbé par la Cunard. A Montréal, le service de la White Star-Dominion disparaît aussitôt, le Laurentic mettant fin à l’époque. |