Bien que cette société ne soit qu’une filiale de la puissante Cunard Steamship Company, cette dernière lui laisse une autonomie complète sur les dessertes à partir de l’Écosse, y compris la ligne Montréal-Glasgow. Elle détient ses propres paquebots et arbore ses couleurs et son nom distincts, mais utilise les mêmes services, à Montréal, de l’agence Robert Reford Co., ainsi que le hangar 3, qu’utilise aussi les paquebots Cunard.
La Anchor Line, formée à Glascow en 1852, est la fenêtre écossaise sur le monde, et la Donaldson Line, formée à Glasgow en 1855, offre un lien britannique avec l’Amérique du sud. La Cunard acquiert l’une en 1912 et l’autre en 1916 et les fusionne. La Anchor desservait Montréal avant la Première guerre avec deux à quatre paquebots (Cassandra, Athenia, Saturnia, Letitia).
Le retour à Montréal se fait dès 1919 avec les deux paquebots survivants (Cassandra, Saturnia), puis en 1923 et 1925, les nouveaux Athenia et Letitia sont mis en service. À 13,470 tonnes environ, ces navires sont l’équivalent des paquebots Cunard de Montréal, et à 526 pieds (160m), ils rentrent dans les paramètres du hangar 3. Ils effectuent 15 traversées aller-retour en 1929 comme d’habitude. La desserte finira désastreusement le 3 septembre, 1939, lorsque le paquebot Athenia, de retour vers Montréal, a le malheur d’être le premier vaisseau torpillé par les Allemands dans les premières heures de la déclaration de la Seconde guerre. La Anchor-Donaldson ne reviendra plus à Montréal. La longue histoire montréalaise de la Anchor Line amène à cette ville immigrants, touristes, machinerie, whisky et briques écossaises, entre autres, qui transitent tous par le hangar 3. |