En 1929, la Canadian Pacific Steamship Company est à son apogée. Elle vient d’ajouter les quatre Duchess à sa flotte montréalaise entre 1927 et 1929 (Duchess of Athol, Bedford, Richmond, York). Trois Empress, trop gros pour Montréal, naviguent entre Québec et l’Europe (Empress of France, Scotland, Australia), et une flotte de six paquebots de class cabine, désignés série M, partent régulièrement de Montréal, desservant le marché européen avec des tarifs abordables (Metagama, Melita, Minnedosa, Montclare, Montrose, Montcalm). Avec 68 départs de Montréal, la CPSS dépasse de loin les autres sociétés qui relient la ville à l’Europe. À elle seule, elle transporte la moitié des voyageurs.
Le fief des paquebots du Canadien Pacifiique à Montréal, c’est les hangars 7, 8, 9, 10 sur la Quai King Edward. À la Gare Windsor, le CP inaugure, en 1929, un nouveau train transcontinental luxueux, la Trans-Canada Limited à destination de Vancouver. Derrière cette gare, le voyageur peut prendre l’une des quatre Empress qui l’amène aux destinations les plus éloignées de l’autre côté de l’Océan Pacifique (Empress of Asia, Russia, Canada, Japan). La société qui s’appelle « World’s Greatest Transportation System » atteint un record mondial inégalé.
Du côté des cargos, le Canadien Pacifique ne lésine pas non plus. Entre 1915 et 1919, il avait commandé huit cargos de la série B reliant Montréal avec les Antilles et l’Europe. Entre 1927 et 1928, il les remplace par cinq autres, plus gros, de la série Beaver. Ces cargos accostent uniquement aux hangars 9 et 10. Durant les années 1920, le CP transporte un bon nombre d’immigrants des ports qu’il fréquente : Liverpool, Greenock, Belfast, Southampton, Cherbourg et Hambourg. Ils transitent par les hangars 7, 8, 9, 10.
Le CP devra réduire sa flotte de paquebots atlantiques de 13 à 8 en 1933 et tous les vaisseaux sur les deux océans disparaîtront durant la guerre, sauf trois. |