Le premier octobre, 1915, la société ferroviaire Canadien Pacifique forme la Canadian Pacific Ocean Services afin de mieux gérer sa flotte trans-Pacifique et trans-Atlantique. C’est le point culminant d’un vaste empire de transport qui s’intitule désormais la « World’s Greatest Transportation System ». Filiale du réseau ferroviaire transcontinental, création du directeur-général William Van Horne, cette nouvelle société regroupe la flotte trans-Pacifique, fondée en 1890, et la flotte trans-Atlantique, fondée en 1903. Cette dernière est créée par le président Thomas Shaughnessy.
C’est la seule société au monde à monter un réseau de transport mondial. Si les paquebots du CP n’ont pas tout à fait le gigantisme de ceux de ses compétiteurs Cunard, White Star ou Hamburg-Amerika, ils voguent toutefois sur deux océans.
La flotte du Pacifique comprend les cinq paquebots Empress à destination de Yokohama, Hong Kong, Shanghaï, Vladivostok, Manille et Sydney depuis Vancouver, y compris des croisières encerclant le globe. Ces mêmes navires transportent une quantité prodigieuse de marchandises, dont la soie. Du côté de l’Atlantique, le CP fait l’acquisition de la Beaver Line en 1903, desservant Liverpool, Bristol, Londres et Anvers depuis Montréal, avec sa flotte des quatre paquebots Lake et sept cargos de la série M. En 1906, le CP construit deux puissants paquebots Empress, (dont le regretté Empress of Ireland) afin de monopoliser le contrat lucratif du courrier impérial.
Par un coup d’audace, le CP achète secrètement, en 1909, le plus grand armateur canadien, la Allan Line de Montréal, ajoutant seize vaisseaux à son compte, dont les deux premières turbines au monde, Victorian et Virginian. Puis le CP introduit son service exclusif 2e classe avec deux vaisseaux « Cabin Class » de la série M en 1914. La fusion de ces éléments sous le chapeau CP0S représente le couronnement d’un empire nouveau, et la flotte établit sa base montréalaise aux hangars 7, 8, 9, 10. |