Nombre d'étages : 2½ l'étage de comble est compté comme une moitié d'étage
Matériau dominant : pierre
Type de toit principal : à deux versants
Pour plus d'information sur les caractères physiques du bâtiment, veuillez consulter le relevé des
caractères physiques.
Pierre
:
Moellons de calcaire, ceux du premier niveau restauré en 1965 provenant certainement de carrières différentes que ceux des niveaux supérieurs; possibilité de pierres de récupération.
Encadrement des ouvertures : pierre grise de Montréal [calcaire], ainsi que des éléments remplacés lors de la restauration, de provenance indéterminée.
En l'absence d'une mention de confirmation, l’identification « pierre grise de Montréal [calcaire] » est présumée d’après l’apparence et l’époque d’utilisation.
Histoire du bâtiment
En 1811, Jean-Baptiste Guillon dit Duplessis fait construire cette maison par le maçon Nicolas Morin. Combinant magasin et résidence, la maison, qui faisait à l’origine partie d’une série de trois immeubles semblables, est conçue essentiellement pour assurer des revenus de location à la famille Guillon qui reste propriétaire jusqu’en 1852. Le premier locataire connu est l’épicier James Ferrier qui l’occupe au moins pendant cinq ans, entre 1824 et 1829. Des auteurs ont écrit que le libraire Édouard-Raymond Fabre avait occupé la maison pendant les années 1820 et 1830, mais ce dernier occupait plutôt l'ancien bâtiment contigu à l'est, sur le site de l'actuel 164, rue Notre-Dame Est.
Entre 1842 et 1861, la maison abrite le commerce de dry goods (tissus, mercerie et autres produits) de Jean-Louis Beaudry, qui sera élu maire de Montréal à plusieurs reprises à partir de 1862. Il orne ses contrevents de barres diagonales blanches et bleues, ce qui fait connaître son entreprise comme le « magasin aux contrevents barrés ». À partir de 1854, Beaudry partage l’immeuble avec l'horloger Joseph White qui s’y installe jusqu’en 1873.
En 1881, Mélina Desautels, épouse de Louis Dupuy, achète la maison qu'elle revend en 1912 à la compagnie d'assurance vie La Sauvegarde qui construit son siège social sur les lots voisins (voir fiche de l’édifice de la Sauvegarde). Entre-temps, de 1881 à 1940, des commerçants, des barbiers, aubergistes et restaurateurs, se succèdent dans la maison. Après des travaux réalisés par La Sauvegarde, le restaurant Au Coq d'Or suivi du Café Chantecler, très connus en leur temps, y sont établis de 1940 à 1963. Probablement dès 1940, une adjonction réalisée à partir d’une dépendance existante occupe toute la cour arrière de l’immeuble. En 1964, La Sauvegarde adhère au mouvement de revalorisation du Vieux-Montréal et s'engage dans un projet de restauration de la maison, réalisé en 1965. Converti en centre d'art, le bâtiment accueille de nombreuses expositions d'artistes québécois avant de fermer ses portes en 1975. L’immeuble est remis en état à la suite d’un incendie survenu en 1985. Différents commerces s’y succèdent ensuite.
La maison présente les principales caractéristiques de la maison urbaine façon Nouvelle-France. L’implantation en bordure de la rue, la forme d’origine presque carrée et sans grande profondeur, le carré apparent en moellons de pierre grise de Montréal (calcaire), le toit à deux versants muni de lucarnes, les hauts murs coupe-feu à pignon découvert et les cheminées proéminentes de la maison en sont autant de caractéristiques. Le passage existant à droite de l’immeuble, dû à la disparition de l’ancienne maison mitoyenne, rappelle à sa façon qu’à l’origine une porte cochère était pratiquée dans la partie droite du bâtiment resté en place (mais condamnée avant 1912).
La façade, telle que restaurée en 1965, comprend au rez-de-chaussée trois fenêtres et une seule entrée, placée à droite, sans rapport avec la composition ancienne. Les quatre ouvertures de l’étage supérieur semblent quant à elle d’origine, y compris le léger décalage de celle de droite qui renvoie sans doute à une particularité d’ordre pratique. La facture des encadrements restaurés rappelle clairement la manière du XVIIIe siècle tandis que l’équarrissage des moellons trahit une application tardive. La faible avancée des encadrements par rapport au nu du mur suggère d’ailleurs que l’on veut laisser les moellons équarris à la vue alors que les corbeaux chantournés (dont l’un est d’origine et l’autre recréé ou ajouté lors de la restauration) sont bien mis en évidence.
L’entrée actuelle ne correspond pas à l’emplacement d’origine, tandis que les photographies anciennes montrent des vitrines sans doute ajoutées après la construction.
Construction initiale
Date de construction :
1811
Concepteur de la construction :
Nicolas Morin (maçon)
Propriétaire constructeur
:
Jean-Baptiste Guillon Duplessis (marchand) (propriétaire du 1789-05-15 à 1826) Guillon Duplessis décède en 1826 et sa succession conserve la propriété jusqu'au 13 juillet 1852.
Commentaire sur la construction
Marché de maçonnerie, (notaire J.-M. Cadieux, 6 décembre 1810); marché de charpenterie avec Augustin Fournel, (notaire J.-M. Cadieux, 21 décembre 1810); marché de menuiserie avec Augustin Languedoc, (J.-M. Cadieux, 5 janvier 1811).
Fonction(s) d'origine et type particulier
Fonction(s) générale(s) :
habitation
commerce
Type particulier de bâtiment :
maison urbaine façon Nouvelle-France
Commentaire
À l'origine, le rez-de-chaussée servait probablement à un usage commercial et l'étage à un usage résidentiel.
Autres travaux – Modifications
Travaux 1 :
Date des travaux : 1965 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Restauration complète incluant des éléments reconstitués. Une cérémonie de lancement des travaux a lieu le 17 mai 1965.
Autres propriétaires ou locataires (sélectif)
Propriétaires :
Corporation épiscopale catholique romaine de Montréal (propriétaire du 1852-07-13 au 1881-10-17)
Mélina Desautels (propriétaire du 1881-10-17 au 1912-01-26) Épouse de Louis Dupuy.
Joseph White (horloger) (locataire de 1854 à 1873)
Au Coq d'Or (restaurant) (locataire de 1940 à 1963) L'établissement devient le Café Chantecler dès 1947, selon les annuaires.
Maison des Arts de La Sauvegarde (centre d'art et de culture) (locataire de 1965 à 1975)
Protections patrimoniales du bâtiment
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré). Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivante :
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Vieux-Montréal (juridiction municipale)
Numéros de référence
Bâtiment
:
0040-56-3653-00
Propriété
:
0040-56-3653 Fiche 1 de 1 sur cette propriété
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